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   Convergence des méthodes numériques et dépendance par rapport à un paramètre des
 problèmes de valeur propre min-plus: modèles de Frenkel-Kontorova et homogénéisation
                           des équations de Hamilton-Jacobi

          Mod´lisation Mathématique et Analyse Numérique 35 (2001) 1185-1195

                                    Nicolas Bacaër

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    Résumé

   On utilise la version min-plus de la formule du rayon spectral pour prouver que
   la valeur propre unique d'un problème de valeur propre min-plus dépend
   continûment des paramètres. On prouve aussi que la méthode numérique introduite
   par Chou et Griffiths pour calculer cette valeur propre converge. Une boîte à
   outils récemment développée par l'INRIA permet d'illustrer ces résultats. On
   utilise les modèles de Frenkel-Kontorova en exemple. On insiste aussi sur
   l'analogie avec l'homogénéisation des équations de Hamilton-Jacobi.

   Mots-clés: problèmes de valeur propre min-plus; analyse numérique; modèle de
   Frenkel-Kontorova; équations de Hamilton-Jacobi

Introduction

       Certains problèmes d'optimisation peuvent se formuler en utilisant le
   semi-anneau \[\mathbb{R}_{\min}=(\mathbb{R}\cup \{+\infty\},\oplus,\otimes),\quad
   \lambda \oplus \mu=\min (\lambda,\mu)\quad \mathrm{,}\quad \lambda \otimes \mu =
   \lambda + \mu,\] de sorte qu'ils apparaissent comme les analogues des problèmes
   classiques de valeur propre. Par exemple, \[\min_{1\leq j\leq n} \{K_{i,j}+u_j\}
   = \lambda + u_i,\quad \quad \sum_{1\leq j\leq n} K_{i,j} \times u_j = \lambda
   \times u_i\] se ressemblent, ainsi que \[\min_{a\leq y\leq b} \{K(x,y)+u(y)\} =
   \lambda + u(x),\quad \quad \int_a^b K(x,y) \times u(y)\, dy = \lambda \times
   u(x).\] Ces analogies ont été utilisées pour développer sur ce semi-anneau une
   théorie spectrale des matrices [5] et des opérateurs intégraux [14]. [6] a
   utilisé une méthode numérique pour résoudre des « problèmes intégraux » de valeur
   propre min-plus et ainsi tracer des diagrammes de phase pour des modèles de
   Frenkel-Kontorova. Le principal objectif ici est de prouver la convergence de
   cette méthode.

       La section 1, inspirée de [12], rappelle comment formaliser les analogies
   avec l'introduction de quelques définitions générales. La section 2 rappelle les
   théorèmes principaux de la théorie spectrale sur \(\,\mathbb{R}_{\min}\). La
   section 3 démontre que la valeur propre l dépend continûment des paramètres qui
   interviennent dans la fonction K. La section 4 prouve la convergence de
   l'approximation numérique des problèmes de valeur propre sur
   \(\,\mathbb{R}_{\min}\). Les preuves des sections 3 et 4 se déduisent facilement
   d'une sorte de formule du rayon spectral présentée dans la section 2. La section
   5 traite du cas des fonctions périodiques. La section 6 illustre les résultats
   précédents dans deux contextes: les modèles de Frenkel-Kontorova en physique du
   solide et l'homogénéisation des équations de Hamilton-Jacobi.

       Mentionnons que les problèmes de valeur propre à paramètre pour les équations
   de Hamilton-Jacobi, qui sont équivalents à des problèmes de valeur propre
   min-plus, apparaissent aussi dans l'étude des ondes progressives pour la
   propulsion à propergol solide [3,15]. Cette application était la motiviation
   initiale pour notre étude. Mais comme les détails techniques sont plus
   compliqués, on les expliquera ailleurs.

       Notons aussi que l'analyse numérique d'autres problèmes linéaires min-plus
   n'est pas toujours aussi simple que celle des problèmes de valeur propre
   présentée ici (voir [4] pour une discussion).

1.   Algèbre linéaire généralisée

       Définition. \(\mathcal{R}\) est un ensemble muni d'une loi de composition
   interne \(+\). \((\mathcal{R},+)\,\) est un semi-groupe si + est associatif et a
   un élément neutre. \((\mathcal{R},+)\) est un semi-groupe commutatif si + est
   aussi commutatif.

       Définition. \(\mathcal{R}\) est un ensemble muni de deux lois de composition
   interne + et ×. \((\mathcal{R},+,\times)\,\) est un semi-anneau si
     * \((\mathcal{R},+)\) est un semi-groupe commutatif dont l'élément neutre est
       0,
     * \((\mathcal{R},\times)\) est un semi-groupe dont l'élément neutre est 1,
     * × est distributif par rapport à +,
     * \(\forall \lambda \in \mathcal{R}\), \(0\times \lambda = \lambda \times
       0=0\).

       Exemples.
     * \((\mathbb{R},+,\times)\) et \((\mathbb{R}_+,+,\times)\,\) sont des
       semi-anneaux.
     * Avec \(\,\mathbb{R}_{\min}=\mathbb{R} \cup \{+\infty\}\),
       \((\mathbb{R}_{\min},\min,+)\) est un semi-anneau avec comme éléments neutres
       \(+\infty\) et 0.

       Définition. \((\mathcal{R},+,\times)\) est un semi-anneau et \((X,+)\,\) un
   semi-groupe commutatif. On suppose que \(\forall \lambda \in \mathcal{R},\
   \forall x\in X\), \(\lambda \cdot x\in X\). On dit que \(\,(X,+,\cdot)\,\) est un
   semi-module sur \(\,(\mathcal{R},+,\times)\) si \(\forall \lambda,\mu \in
   \mathcal{R}\), \(\forall x,y \in X\), \begin{align*} &(\lambda+\mu) \cdot
   x=\lambda \cdot x + \mu \cdot x\, ,\\ & (\lambda \times \mu) \cdot x = \lambda
   \cdot (\mu \cdot x),\\ &\lambda \cdot (x+y)=\lambda \cdot x + \lambda \cdot y,\\
   & 1\cdot x=x. \end{align*} On dit que Y est un sous-semi-module de X si Y est un
   semi-module et \(\,Y \subset X\).

       Exemple. Soit X un ensemble et \(\,(\mathcal{R},+,\times)\,\) un semi-anneau.
   \[\forall f,g \in \mathcal{R}^X,\quad \forall x\in X, \quad
   (f+g)(x):=f(x)+g(x),\quad (\lambda\cdot f)(x):=\lambda \times f(x).\]
   \((\mathcal{R}^X,+,\cdot)\) est alors un semi-module sur \(\mathcal{R}\).

       Exemple. Soit X un ensemble et \(\,B(X,\mathbb{R}_{\min})\) l'ensemble des
   fonctions \(X \to \mathbb{R}_{\min}\,\) qui sont bornées inférieurement.
   \(B(X,\mathbb{R}_{\min})\) est un sous-semi-module de
   \((\mathbb{R}_{\min}^X,\min,+)\).

       Définition. \((\mathcal{R},+,\times)\) est un semi-anneau. \((X,+,\cdot)\) et
   \((Y,+,\cdot)\) sont deux semi-modules et \(L:X\to Y\). On dit que L est un
   opérateur linéaire si \(\,\forall \lambda,\mu \in \mathcal{R}\), \(\forall x,y
   \in X\), \(L(\lambda\cdot x + \mu \cdot y)=\lambda \cdot L(x) + \mu \cdot L(y)\).

       Exemple. Soit X un ensemble et \(\,K:X^2\to \mathbb{R}_{\min}\) une fonction
   bornée inférieurement. \(\mathcal{K}\) est l'application de
   \(B(X,\mathbb{R}_{\min})\) dans lui-même \(u \mapsto \mathcal{K}u\) avec
   \[\forall x \in X,\quad (\mathcal{K}u)(x)=\inf_{y\in X} \{K(x,y)+u(y) \}.\]
   \(\mathcal{K}\) est un opérateur linéaire.

       Définition. \((\mathcal{R},+,\times)\) est un semi-anneau, \((X,+,\cdot)\) un
   semi-module sur \(\mathcal{R}\), \(L:X\to X\) un opérateur linéaire et \(\lambda
   \in \mathbb{R}\). On dit que l est une valeur propre de L si \(\exists x\in X,\ x
   \neq 0,\ L(x)=\lambda\cdot x\). Dans ce cas, on dit que x est un vecteur propre
   associé à l.

       Exemple. Mêmes notations que l'exemple précédent. \(\,\lambda \in
   \mathbb{R}_{\min}\) est une valeur propre de \(\mathcal{K}\) s'il existe \(u\in
   B(X,\mathbb{R}_{\min})\,\) avec u non identiquement +infty et
   \begin{equation}\tag{1} \forall x \in X,\quad \inf_{y\in X} \{K(x,y)+u(y)
   \}=\lambda + u(x). \end{equation}

2.   Théorie spectrale sur \(\mathbb{R}_{\min}\)

       Théorème 1. Soit X un ensemble et \(\,K:X^2\to \mathbb{R}\,\) une fonction
   qui est bornée inférieurement. Supposons qu'il existe \(\,\lambda \in
   \mathbb{R}\) et une fonction bornée inférieurement \(u:X\to \mathbb{R}\) avec
   (1). On a alors \begin{equation}\tag{2} \lambda = \inf_{(x_n) \in X^{\mathbb{N}}}
   \liminf_{n \to +\infty} \frac{K(x_0,x_1)+\cdots+K(x_{n-1},x_n)}{n}\, .
   \end{equation}

       Cette formule est l'analogue pour \(\mathbb{R}_{\min}\,\) de la formule du
   rayon spectral. [6] la donne sans précision pour \(\,X=[0,1]\). [16] ne la donne
   que pour un ensemble X qui est fini. Dans ce cas, la formule (3) ci-dessous est
   plus intéressante. Pour une interprétation de la formule en terme de rayon
   spectral dans une semi-algèbre normée, voir [3].

       Preuve. On choisit \(\,(x_n) \in X^{\mathbb{N}}\). On a alors \[\forall n \in
   \mathbb{N}^*,\quad \lambda+u(x_{n-1}) = \inf_{y \in X} \{K(x_{n-1},y)+u(y) \}
   \leq K(x_{n-1},x_n)+u(x_n).\] Additionnons les n premières équations. On obtient
   \[\forall n\in \mathbb{N}^*,\quad n\lambda + u(x_0) \leq K(x_0,x_1)+\cdot +
   K(x_{n-1},x_n)+u(x_n).\] Puisque u est borné, divisons par n et prenons \(\,n \to
   +\infty\). On obtient \[\lambda \leq \liminf_{n \to +\infty}
   \frac{K(x_0,x_1)+\cdots+K(x_{n-1},x_n)}{n}\, .\] \((x_n)\,\) était arbitraire. On
   a donc \[\lambda \leq \inf_{(x_n) \in X^{\mathbb{N}}} \liminf_{n \to +\infty}
   \frac{K(x_0,x_1)+\cdots+K(x_{n-1},x_n)}{n}\, .\] Pour prouver l'inégalité
   opposée, soit e>0 et \(y_0 \in X\). On peut construire par récurrence une suite
   \(\,(y_n) \in X^{\mathbb{N}}\) avec \[\forall n \in \mathbb{N}^*,\quad
   K(y_{n-1},y_n)+u(y_n) \leq \inf_{x \in X} \{K(y_{n-1},x)+u(x)\} + \varepsilon =
   \lambda +u(y_{n-1})+\varepsilon.\] Additionnons les n premières équations et
   divisons par n. On obtient \[\forall n \in \mathbb{N}^*,\quad
   \frac{K(y_0,y_1)+\cdots+K(y_{n-1},y_n)}{n} + \frac{u(y_n)}{n} \leq \lambda +
   \frac{u(y_0)}{n} + \varepsilon.\] Avec \(n\to +\infty\,\), on obtient
   \begin{align*} \lambda &\geq \liminf_{n\to +\infty}
   \frac{K(y_0,y_1)+\cdots+K(y_{n-1},y_n)}{n}-\varepsilon \\ &\geq \inf_{(x_n) \in
   X^{\mathbb{N}}} \liminf_{n \to +\infty}
   \frac{K(x_0,x_1)+\cdots+K(x_{n-1},x_n)}{n}-\varepsilon. \end{align*}

       Théorème 2. Soit un espace métrique compact \(\,(X,d)\) et \(K\in
   C^0(X^2,\mathbb{R})\). Il existe un unique \(\,\lambda \in \mathbb{R}\) pour
   lequel il existe \(u \in C^0(X,\mathbb{R})\) avec (1).

       C'est un analogue pour \(\mathbb{R}_{\min}\,\) du théorème de
   \(\text{Krein}\,\) et Rutman. [5] donne une preuve pour un ensemble X qui est
   fini. [7] donne une preuve pour \(\,X=[0,1]\,\) et note que diverses
   généralisations sont possibles. [9] étend la preuve à \(\,X=[0,1]^n\). [14] donne
   une preuve dans le cadre général et même avec des hypothèses plus faibles. Mais
   la méthode de preuve de [14] est un peu différente de celle utilisée dans [7,9]
   et moins claire. La preuve ci-dessous est une généralisation directe de celle
   dans [7,9].

       Preuve. \(E=C^0(X,\mathbb{R})\). On définit \(\,\|u\|=\sup_{x\in X} |u(x)|\)
   si \(u \in E\). Alors E est un espace de Banach. On définit \[\forall u \in
   E,\quad \forall x\in X,\quad (Tu)(x)=\inf_{y \in X} \{K(x,y)+u(y)\}-\inf_{z\in X}
   \inf_{y \in X} \{K(z,y)+u(y)\}.\] \(T(E)\,\) est un ensemble équicontinu. En
   effet, soit e>0. Puisque K est uniformément continu, \[\exists \alpha > 0, \quad
   \forall x,y,x',y' \in X,\quad \max \{d(x,x');d(y,y')\} \leq \alpha \ \Rightarrow
   \ |K(x,y)-K(x',y')| \leq \varepsilon.\] On choisit \(\,x,x' \in X\) avec
   \(d(x,x') \leq \alpha\). On a alors \begin{align*} \forall u \in E,\quad
   (Tu)(x)-(Tu)(x')&= \inf_{y \in X} \{K(x,y)+u(y)\} - \inf_{y \in X}
   \{K(x',y)+u(y)\}\\ &\leq \inf_{y \in X} \{K(x',y)+\varepsilon+u(y)\}-\inf_{y \in
   X} \{K(x',y)+u(y)\}=\varepsilon. \end{align*} Avec \(x'\,\) à la place de x, on
   obtient \(\,|(Tu)(x)-(Tu)(x')| \leq \varepsilon\).

       La fonction \(T:E\to E\), \(u\mapsto Tu\ \) est continue. Avec \(\,u,v \in
   E\), \begin{align*} \forall x\in X,\quad (Tv)(x) &= \inf_{y \in X}
   \{K(x,y)+v(y)-u(y)+u(y)\} \\ &\quad \quad - \inf_{z \in X} \inf_{y \in X}
   \{K(z,y)+v(y)-u(y)+u(y)\}\\ &\leq (Tu)(x)+\sup_{y \in X} \{v(y)-u(y)\} - \inf_{y
   \in X} \{v(y)-u(y)\}\\ &\leq (Tu)(x) + 2 \|v-u\|. \end{align*} Échangeons les
   rôles de v et u. On obtient \(\,\|Tv-Tu\| \leq 2 \|v-u\|\).

       On définit \[K_-=\inf_{x,y\in X} K(x,y),\quad K_+=\sup_{x,y\in X} K(x,y),\]
   \[C=\{u \in E;\ \forall x\in X,\ 0 \leq u(x) \leq K_+-K_-\}.\] On a \[\forall u
   \in E, \quad \forall x\in X,\quad 0 \leq (Tu)(x) \leq \inf_{y \in X} \{K_++u(y)\}
   - \inf_{z \in X} \inf_{y \in X} \{K_-+u(y)\} = K_+-K_-.\] On a donc \(T(E)
   \subset C\). En particulier, \(\,T(C) \subset C\) et \(T(C)\,\) est borné.
   \(\,T(E)\) est équicontinu. \(T(C)\,\) est donc aussi équicontinu. \(\,T(C)\) est
   relativement compact dans E d'après le théorème d'Ascoli et Arzela. \(C\,\) est
   un sous-ensemble fermé et convexe. Pour une fonction continue d'un sous-ensemble
   fermé et convexe d'un espace de Banach à valeurs dans un sous-ensemble compact de
   C, il y a un point fixe d'après le théorème de Schauder : \(\exists u \in C,\
   Tu=u\), ce qui signifie (1) avec \[\lambda= \inf_{z\in X} \inf_{y \in X}
   \{K(z,y)+u(y)\}.\] L'unicité de la valeur propre l résulte du théorème 1.

3.   Problèmes qui dépendent d'un paramètre

       Les problèmes de valeur propre min-plus qui dépendent d'un paramètre ne
   semblent pas avoir été encore étudiés.

       Proposition 1. Soit un espace métrique compact \(\,(X,d)\), W* un espace
   topologique et \(K:\alpha \mapsto K_\alpha\) une fonction continue de \(\Omega
   \to (C^0(X^2,\mathbb{R}),\|\cdot\|_\infty)\). \(\,\lambda_\alpha\) est l'unique
   nombre réel associé à \(K_\alpha\) d'après le théorème 2. On a alors : \(\alpha
   \mapsto \lambda_\alpha\) de \(\Omega\to \mathbb{R}\) est une fonction continue.

       Preuve. On choisit \(\,\alpha \in \Omega\) et \(\varepsilon > 0\). Il existe
   un voisinage \(\,\mathcal{V}\) de \(\alpha\) avec \[\beta \in \mathcal{V}
   \Rightarrow \sup_{x,y \in X} |K_\alpha(x,y)-K_\beta(x,y)|\leq \varepsilon.\] On a
   alors \begin{align*} \forall (x_n) \in X^{\mathbb{N}}, \quad \forall n \in
   \mathbb{N}^*,\quad \frac{K_\alpha(x_0,x_1)+\cdots+K_\alpha(x_{n-1},x_n)}{n} -
   \varepsilon &\leq \frac{K_\beta(x_0,x_1)+\cdots+K_\beta(x_{n-1},x_n)}{n}\\ &\leq
   \frac{K_\alpha(x_0,x_1)+\cdots+K_\alpha(x_{n-1},x_n)}{n}+\varepsilon.
   \end{align*} Prenons d'abord la \(\liminf_{n\to +\infty}\) de ces inégalités,
   puis l'infimum sur tous les \((x_n) \in X^{\mathbb{N}}\). On obtient, d'après la
   formule (2), que \[\lambda_\alpha - \varepsilon \leq \lambda_\beta \leq
   \lambda_\alpha+\varepsilon.\]

       Proposition 2. Soit un espace métrique compact \(\,(X,d)\) et W* un
   sous-ensemble convexe d'un espace vectoriel réel. \(K_\alpha \in
   C^0(X^2,\mathbb{R})\) si \(\,\alpha \in \Omega\). On suppose \(\, \forall x,y \in
   X\), \(\alpha \mapsto K_\alpha(x,y)\) de \(\Omega\to \mathbb{R}\) est une
   fonction concave. \(\lambda_\alpha\) est l'unique nombre réel associé à
   \(K_\alpha\) par le théorème 2. On a alors : \(\alpha \mapsto \lambda_\alpha\) de
   \(\Omega\to \mathbb{R}\) est une fonction concave.

       [6] mentionne cette propriété pour \(X=[0,1]\) et \(\Omega=\mathbb{R}\).

       Preuve. Avec \(\,{\bf x}=(x_n) \in X^{\mathbb{N}}\), \(n \in \mathbb{N}^*\)
   et \(\alpha \in \Omega\), on définit
   \[S(\mathbf{x},n,\alpha)=\frac{K_\alpha(x_0,x_1)+\cdots+K_\alpha(x_{n-1},x_n)}{n}
   \, .\] On choisit \(t \in ]0,1[\) et \(\alpha,\beta \in \Omega\). On a alors
   \[\forall \mathbf{x} \in X^{\mathbb{N}}, \quad \forall n \in \mathbb{N}^*,\quad
   S(\mathbf{x},n,t\cdot \alpha+(1-t)\cdot \beta) \geq t\,
   S(\mathbf{x},n,\alpha)+(1-t) S(\mathbf{x},n,\beta)\] à cause de l'hypothèse de
   concavité. Avec les propriétés de \(\,\liminf\), on obtient \[ \forall x\in
   X^{\mathbb{N}},\quad \liminf_{n \to +\infty} S(\mathbf{x},n,t\cdot \alpha + (1-t)
   \cdot \beta) \geq t\ \liminf_{n \to +\infty} S(\mathbf{x},n,\alpha) + (1-t)\
   \liminf_{n \to +\infty} S(\mathbf{x},n,\beta).\] Prenons l'infimum sur tous les
   \(\mathbf{x} \in X^{\mathbb{N}}\), on obtient \begin{align*} &\inf_{\mathbf{x}
   \in X^{\mathbb{N}}}\liminf_{n \to +\infty} S(\mathbf{x},n,t\cdot \alpha + (1-t)
   \cdot \beta) \\ &\quad \quad \geq t \inf_{\mathbf{x} \in X^{\mathbb{N}}}
   \liminf_{n \to +\infty} S(\mathbf{x},n,\alpha) + (1-t) \inf_{\mathbf{x} \in
   X^{\mathbb{N}}} \liminf_{n \to +\infty} S(\mathbf{x},n,\beta). \end{align*} Donc
   d'après la formule (2), \(\lambda_{t\cdot \alpha + (1-t) \cdot \beta} \geq t\,
   \lambda_\alpha + (1-t) \lambda_\beta\).

4.   Méthodes numériques

       La proposition suivante prouve la convergence de la méthode numérique
   utilisée par [6].

       Proposition 3. Soit un espace métrique compact \(\,(X,d)\). Soit une fonction
   lipschitzienne \(\,K:X^2 \to \mathbb{R}\) \[\exists \kappa > 0,\quad \forall
   x,x',y,y' \in X,\quad |K(x,y)-K(x',y')|\leq \kappa \max \{d(x,x');d(y,y')\}.\]
   D'après le théorème 2, soit l l'unique nombre réel pour lequel \(\exists\ u\in
   C^0(X,\mathbb{R})\,\) avec (1). Soit une suite de sous-ensembles finis de X,
   \((X_p)_{p\in \mathbb{N}}\,\), avec \[h_p=\sup_{x \in X} \min_{y \in X_p} d(x,y)
   \mathop{\longrightarrow}_{p \to +\infty} 0.\] D'après le théorème 2, \[\forall
   p\in \mathbb{N},\quad \exists ! \, \lambda_p\in \mathbb{R},\quad \exists \, u_p:
   X_p \to \mathbb{R},\quad \forall x\in X_p,\quad \min_{y \in X_p}
   \{K(x,y)+u_p(y)\} = \lambda_p +u_p(x).\] On a alors \(\lambda \leq \lambda_p \leq
   \lambda + \kappa\, h_p\) et \(\lambda_p \to \lambda\) si \(p\to +\infty\).

       Cette proposition est liée au point de vue de l'analyse non-standard de [10],
   qui considère des valeurs de p infiniment grandes.

       Preuve. On choisit \(\,p \in \mathbb{N}\). D'après (2), \begin{align*}
   \lambda &= \inf_{(x_n) \in X^{\mathbb{N}}} \liminf_{n \to +\infty}
   \frac{K(x_0,x_1)+\cdots+K(x_{n-1},x_n)}{n}\, ,\\ \lambda_p &= \inf_{(x_n) \in
   X_p^{\mathbb{N}}} \liminf_{n \to +\infty}
   \frac{K(x_0,x_1)+\cdots+K(x_{n-1},x_n)}{n}\, . \end{align*} D'un côté, \(X_p
   \subset X\), on a donc \(\lambda \leq \lambda_p\). D'un autre côté, soit e>0. Il
   existe \(\,(x_n)\in X^{\mathbb{N}}\,\) avec \[\lambda \leq \liminf_{n \to
   +\infty} \frac{K(x_0,x_1)+\cdots+K(x_{n-1},x_n)}{n} \leq \lambda + \varepsilon\,
   .\] Par hypothèse, \(\forall n \in \mathbb{N}\), \(\exists y_n \in X_p\),
   \(d(x_n,y_n)\leq h_p\). Mais K est lipschitzienne, donc \(\,\forall n \in
   \mathbb{N}\), \(|K(x_n,x_{n+1})-K(y_n,y_{n+1})| \leq \kappa\, h_p\). En
   conclusion, \begin{align*} \lambda_p &\leq \liminf_{n \to +\infty}
   \frac{K(y_0,y_1)+\cdots+K(y_{n-1},y_n)}{n}\\ &\leq \liminf_{n \to +\infty}
   \frac{K(x_0,x_1)+\cdots+K(x_{n-1},x_n)}{n} + \kappa\, h_p \leq \lambda +
   \varepsilon + \kappa \, h_p. \end{align*} Parce que e était arbitraire, on
   obtient \(\lambda_p \leq \lambda + \kappa\, h_p\).

       Proposition 4. Soit un ensemble avec q éléments, \(\,X_p\). On a alors
   \begin{equation}\tag{3} \lambda_p = \min_{1\leq n\leq q}\
   \min_{(x_0,\ldots,x_{n-1}) \in X_p^n}
   \frac{K(x_0,x_1)+\cdots+K(x_{n-1},x_n)}{n}\, . \end{equation}

       Preuve. Voir [5] par exemple.

       \(\lambda_p\,\) est la « moyenne cyclique minimale ». Cette moyenne se
   calcule avec un nombre fini d'opérations. La preuve est semblable à celle de (2).
   Néanmoins, ce n'est pas la formule (3) que l'on utilise en pratique. Il y a de
   meilleurs algorithmes, comme l'algorithme de Karp qui nécessite \(\,O(q^3)\,\)
   opérations, ou l'algorithme de Howard qui semble être le plus rapide [8]. Noter
   que dans l'analyse numérique des problèmes de valeur propre min-plus, les
   matrices impliquées sont pleines et très grandes. Donc les algorithmes efficaces
   sont bienvenus, en particulier lorsqu'en plus le problème dépend d'un paramètre
   que l'on varie comme dans les prochaines sections. L'algorithme de Karp est très
   facile à programmer, tandis que celui de Howard est disponible à travers la boîte
   à outils Maxplus de Scilab. Voir [1]www-rocq.inria.fr/scilab/ et
   [2]www-rocq.inria.fr/scilab/contributions.html.

5.   Fonctions périodiques

       Proposition 5. Soit un groupe topologique abélien \(\,(X,+)\), une fonction
   bornée inférieurement \(K:X^2 \to \mathbb{R}\,\) et P un sous-groupe de X. On
   suppose \[\forall p \in P,\ \forall (x,y) \in X^2,\ K(x+p,y+p)=K(x,y).\]
   \((\mathbf{X},+)\,\) est le groupe topologique qui est le quotient de X par P. On
   définit \begin{equation}\tag{4} \forall \mathbf{x},\mathbf{y} \in
   \mathbf{X},\quad \mathbf{K}(\mathbf{x},\mathbf{y})=\inf_{y \in \mathbf{y}} K(x,y)
   \end{equation} avec \(x \in \mathbf{x}\). Soit l \(\in \mathbb{R}\).
     * Si on a une fonction continue \(u:X\to \mathbb{R}\) avec \[\forall p \in P,
       \quad \forall x\in X, \quad u(x+p)=u(x)\] et \begin{equation}\tag{5} \inf_{y
       \in X} \{K(x,y)+u(y)\}=\lambda + u(x), \end{equation} alors la fonction
       quotient \(u:\mathbf{X} \to \mathbb{R}\,\) déduite de u est continue et
       \begin{equation}\tag{6} \forall \mathbf{x} \in \mathbf{X},\quad
       \inf_{\mathbf{y} \in \mathbf{X}}
       \{\mathbf{K}(\mathbf{x},\mathbf{y})+\mathbf{u}(\mathbf{y}) \} = \lambda +
       \mathbf{u}(\mathbf{x}). \end{equation}
     * Inversement, si \(\mathbf{u}:\mathbf{X}\to \mathbb{R\,}\) est une fonction
       continue avec (6), alors la fonction périodique de période P, \(\,u:X\to
       \mathbb{R}\), déduite de \(\mathbf{u}\) est continue et vérifie (5).

       [6] prouve cette proposition pour \(X=\mathbb{R}\) et \(P=\mathbb{Z}\), [9]
   pour \(X=\mathbb{R}^n\) et \(P=\mathbb{Z}^n\).

       Preuve. Notons d'abord que \(\,\mathbf{K}\) est bien défini, parce que
   \[\forall x\in X, \quad \forall \mathbf{y} \in \mathbf{X}, \quad \forall p \in
   P,\quad \inf_{y \in \mathbf{y}} K(x+p,y) = \inf_{y \in \mathbf{y}}
   K(x,y-p)=\inf_{y \in \mathbf{y}} K(x,y).\] Le reste se déduit facilement du fait
   que si \(\mathbf{x} \in \mathbf{X}\) et \(x \in \mathbf{x}\), on a \begin{align*}
   \inf_{y \in X} \{K(x,y)+u(y)\}=\inf_{\mathbf{y} \in \mathbf{X}} \inf_{y \in
   \mathbf{y}} \{K(x,y)+u(y)\} &=\inf_{\mathbf{y} \in \mathbf{X}} \inf_{y \in
   \mathbf{y}} \{K(x,y)+\mathbf{u}(\mathbf{y})\}\\ &= \inf_{\mathbf{y} \in
   \mathbf{X}} \{\mathbf{K}(\mathbf{x},\mathbf{y})+\mathbf{u}(\mathbf{y})\}.
   \end{align*}

6.   Exemples

       Pour tout a \(\in \mathbb{R}\,\), \(K_\alpha \in
   C^0(\mathbb{R}^2,\mathbb{R})\). On suppose que \begin{align} \forall x,y \in
   \mathbb{R}, \forall \alpha \in \mathbb{R},\quad K_0(x+1,y+1)&=K_0(x,y)\tag{7}\\
   K_\alpha(x,y)&=K_0(x,y)-\alpha(x-y).\tag{8} \end{align} On définit
   \begin{equation} \forall \alpha \in \mathbb{R}, \quad \lambda_\alpha=\inf_{(x_n)
   \in \mathbb{R}^{\mathbb{N}}} \liminf_{n \to +\infty}
   \frac{K_\alpha(x_0,x_1)+\cdots+K_\alpha(x_{n-1},x_n)}{n}\, . \end{equation}
   \(\mathbb{R}/\mathbb{Z}\,\) est compact. D'après le théorème 2 et la proposition
   5, \(\lambda_\alpha\) est l'unique nombre réel pour lequel il existe une fonction
   périodique de période 1, \(\,u_\alpha \in C^0(\mathbb{R},\mathbb{R})\,\) avec
   \begin{equation}\tag{9} \forall x \in \mathbb{R},\quad \inf_{y \in \mathbb{R}}
   \{K_\alpha(x,y)+u_\alpha(y) \} = \lambda_\alpha +u_\alpha(x). \end{equation}
   D'après la proposition 2, \(\alpha \mapsto \lambda_\alpha\) est une fonction
   concave. Donc elle a une dérivée du côté droit
   \(\,\frac{d\lambda}{d\alpha}(\alpha^+)\) pour tout a, et \(\alpha \mapsto
   \frac{d\lambda}{d\alpha}(\alpha^+)\) est une fonction décroissante.

  Modèles de Frenkel et Kontorova

       On choisit \(L\in C^0(\mathbb{R}^2,\mathbb{R})\). On suppose \[\forall x,y
   \in \mathbb{R},\quad L(x+1,y+1)=L(x,y).\] On définit \[\forall \alpha \in
   \mathbb{R}, \quad \forall x,y \in \mathbb{R},\quad
   K_\alpha(x,y)=L(x,y)-\alpha(x-y).\] Les hypothèses (7) et (8) sont vérifiées. Un
   cas particulier est celui où \(\,V \in C^0(\mathbb{R},\mathbb{R})\) est
   périodique de période 1 et \[ \forall x,y \in \mathbb{R},\quad
   L(x,y)=V(x)+\frac{(y-x)^2}{2}\, .\] La figure 1 montre la dépendance de
   \(\lambda_\alpha\) par rapport à a si \(V(x)=C[1-\cos(2\pi x)]\) avec un autre
   paramètre \(\,C\,\). Frenkel et Kontorova ont proposé cet exemple en 1938. On
   prend \(\,C=(4/3)/(2\pi)^2\). On prend \(\,\{0,1/p,2/p,\ldots,(p-1)/p\}\) pour
   discrétiser \(\mathbb{R}/\mathbb{Z}\). On a \[\forall \alpha \in [0,1/2],\quad
   \forall x,y \in [0,1],\quad \inf_{p \in \mathbb{Z}} K_\alpha(x,y+p)=V(x) +
   \inf_{p\in \{-1,0,1\}} \left \{ \frac{(y-x+p)^2}{2}-\alpha (x-y-p) \right \}.\]
   La figure (a) illustre la continuité de \(\alpha \mapsto \lambda_\alpha\). La
   figure (b) suggère que \(\,\frac{d\lambda}{d\alpha}(\alpha^+)\,\) est aussi une
   fonction continue de a, mais comme un « escalier du diable ». Un doute subsiste
   pour savoir si ceci peut se déduire des résultats d'Aubry [1,2] et des remarques
   de Griffith [13].
   [FK.png] Figure 1. L'énergie minimale du modèle de Frenkel et Kontorova.

  Homogénéisation des équations de Hamilton-Jacobi

       On choisit \(\,L \in C^0(\mathbb{R}^2,\mathbb{R})\). On suppose \[\forall x,v
   \in \mathbb{R}, \quad L(x+1,v)=L(x,v).\] On définit \begin{align} \forall \alpha
   \in \mathbb{R},\quad \forall x,y \in \mathbb{R},\quad K_0(x,y)&=\inf \left \{
   \int_0^1 L(\xi(s),\dot{\xi}(s))\, ds\, ;\ \xi \in C^1([0,1],\mathbb{R}),\
   \xi(0)=y, \, \xi(1)=x \right \}, \nonumber\\ K_\alpha(x,y)&=K_0(x,y)- \alpha
   (x-y) \tag{10} \end{align} Les hypothèses (7) et (8) sont vérifiées. Un cas
   particulier de cette situation est celui où \(\,V \in
   C^0(\mathbb{R},\mathbb{R})\) est périodique de période 1, et \[\forall x,v \in
   \mathbb{R},\quad L(x,v)=V(x)+\frac{v^2}{2}\, .\] Dans cette situation, il y a une
   formule presque explicite pour la valeur propre \(\lambda_\alpha\) (voir [9] par
   exemple), à savoir \[\lambda_\alpha = \left \{ \begin{array}{ll} \min V &
   \forall\ |\alpha| \leq \int_0^1 \sqrt{2[V(x)-\min V]}\, dx\\ \lambda,\quad
   |\alpha|=\int_0^1 \sqrt{2[V(x)-\lambda]}\, dx & \forall\ |\alpha| > \int_0^1
   \sqrt{2[V(x)-\min V]}\, dx. \end{array}\right.\] La figure 2 montre la dépendance
   de \(\lambda_\alpha\) par rapport à a si \(\,V(x)=1-\cos(2\pi x)\). Notez les
   similitudes et les différences avec la figure 1. Il est étrange que deux modèles
   aussi proches aient des comportements si différents.
   [HJ.png] Figure 2. Le hamiltonien effectif pour l'équation eikonale.

       Dans le cas où \(L(x,v)\,\) est convexe par rapport à v, [9] montre que le
   problème de valeur propre (9) avec la fonction (10) est équivalent au problème
   pour une cellule \[H\left (x,\alpha+\frac{\partial u}{\partial x}(x) \right
   )=\bar{H}(\alpha),\] avec \(\bar{H}(\alpha)=-\lambda_\alpha\) et \[\forall x,p
   \in \mathbb{R},\quad H(x,p)=\sup_{v \in \mathbb{R}} \left \{p\cdot v - L(x,v)
   \right \}.\] Rappelons que ce problème pour une cellule vient de
   l'homogénéisation quand \(\varepsilon \to 0\) de l'équation \[\frac{\partial
   v}{\partial t}(t,x)+H\left ( \frac{x}{\varepsilon},\frac{\partial v}{\partial
   x}(t,x) \right )=0.\] [11] expose d'autres liens entre la théorie d'Aubry et
   Mather et les équations de Hamilton et Jacobi. Notez aussi que la méthode
   numérique, qui est assez facile pour le modèle de Frenkel et Kontorova, n'est pas
   facile à adapter au cas des équations de Hamilton et Jacobi car le noyau (10) est
   déjà difficile à calculer. Dans certains cas, on pourrait utiliser un logiciel
   qui résout les problèmes aux limites liés à l'équation d'Euler et Lagrange pour
   (10). Ceci nécessite d'être étudié par ailleurs.

  La vitesse de convergence

       Retournons aux modèles de Frenkel et Kontorova. Comme dans [6], on choisit la
   fonction périodique de périod 1, parabolique par morceaux, \(\,V:\mathbb{R} \to
   \mathbb{R}\), avec \[V(x)=\left \{ \begin{array}{ll} \frac{c}{2}\, x^2 & \ -1/4
   \leq x \leq 1/4,\\ \frac{c}{16}-\frac{c}{2} \left (x-\frac{1}{2} \right )^2 & \
   1/4 \leq x \leq 3/4 \end{array}\right.\] avec \(c\geq 0\). On utilise
   \(\,\{0,1/p,2/p,\ldots,(p-1)/p \}\,\) pour la discrétisation. D'après la
   proposition 3 avec \(\,h_p=1/p\,\), on a \[\log_{10}(\lambda_p-\lambda) \leq
   \log_{10} (\kappa) - \log_{10}(p).\] k est la constante de lipschitz de la
   fonction \(\mathbf{K}\,\) définie par (4). On suppose \(\,c=4/3\) et
   \(\alpha=13/32\). Alors l se calcule explicitement, comme indiqué dans [6], à
   savoir \(\,\lambda=-\frac{265}{2048}\). La figure 3 montre
   \(\,\log_{10}(\lambda_p-\lambda)\) en fonction de \(-\log_{10}(p)\). À cause de
   propriétés spécifiques de K, la pente de la fonction semble proche de 2, ce qui
   suggère que l'erreur est quadratique. Cependant, on peut construire des exemples
   de problèmes de valeur propre min-plus pour lesquels la vitesse de convergence
   n'est que linéaire. Il reste à trouver des hypothèses suffisantes sur le noyau
   pour que la convergence soit quadratique.
   [convergence.png] Figure 3. Convergence. \(\log_{10}(\lambda_p-\lambda)\) en
   fonction de \(-\log_{10}(p)\).

    Remerciements

       L'auteur remercie Lin Yi-Jiun et l'Université de Colombie britannique pour
   l'atelier stimulant sur les méthodes de viscosité pour les équations aux dérivées
   partielles.

    Références bibliographiques

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    4. N. Bacaër, Can one use Scilab's max-plus toolbox to solve eikonal equations?
       In: System Structure and Control 2001, P. Horacek (éd.), Elsevier, 2001,
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References

   1. http://www-rocq.inria.fr/scilab/
   2. http://www-rocq.inria.fr/scilab/contributions.html


Usage: http://www.kk-software.de/kklynxview/get/URL
e.g. http://www.kk-software.de/kklynxview/get/http://www.kk-software.de
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